mardi 14 juin 2016

Méta-morphosis (Axel et Franck)

Les Verviétois ne se souviennent pas toujours que leur ville fut, il y un siècle et demi, une des plus riches du pays : Verviers était une des capitales mondiales de l’industrie de la laine et connue partout à ce titre, c’est cette richesse (et le travail de nos aïeux dans les usines …) qui explique l’existence des beaux  quartiers des  boulevards et des grands bâtiments qui constituent son patrimoine (Grand Poste, Grand Théâtre, Gare centrale, églises St Remacle ou Ste Julienne, etc).

Axel (à gauche) et Franck (à droite)
Entre 1950 et 1970, l’industrie du textile verviétois s’est écroulée très rapidement et, heureusement, dès cette époque, un projet de Musée du textile a vu le jour : c’est aujourd’hui le CTLM à Hodimont, inauguré en 1998. Il abrite beaucoup d’anciennes machines textiles, d’autres sont exposées dans les rues de la ville, mais  beaucoup  d’entre elles sont aujourd’hui encore précieusement conservées dans la réserve du Solvent, rue de Limbourg. C’est ici même qu’Axel et Franck ont connu leur second gros coup de cœur artistique.


Axel Ruhomaully est belgo-mauricien et il partage son temps entre la Belgique et l’Ile Maurice. Son ami et collègue, Franck Depaifve, est quant à lui d’origine française, aujourd’hui basé à Bruxelles. Leur formation de photographe leur offre une sensibilité particulière à l’image et aujourd’hui, ensemble, ils rayonnent dans toute la Wallonie à la recherche de belles histoires.

Méta-morphosis, révélateur de fierté contagieuse

Ouvrage sur le Charbonnage du Hasard
Leur projet démarre il y a deux ans, lorsqu’ils découvrent le Charbonnage du Hasard à Cheratte. Tout d’abord séduits par la photogénie des lieux, ils imaginent très vite coupler cela au recueil de la mémoire des mineurs. Grâce à Lucciana, une surveillante de l’école de Cheratte, ils entrent rapidement en contact avec les petits-enfants des mineurs puis, par leur intermédiaire, avec les mineurs eux-mêmes.

« Très vite, on s’est dit qu’il fallait qu’on arrive à mettre tout ce patrimoine industriel en lumière de manière exceptionnelle et belle avec un regard esthétique et artistique différent de manière à toucher le plus de monde possible tout en intéressant les principaux concernés que sont les mineurs et les enfants ».

Durant un an et demi, le projet prend de l’ampleur, mobilisant des artistes (de renom et locaux) pour concevoir un ouvrage original mêlant des univers artistiques aussi variés que la bande dessinée, la photographie, le street-art ou l’urban sketching.     

Méta-morphosis ou la mécanique du cœur

Le succès rencontré par ce premier projet pousse davantage les deux artistes à concevoir Méta-morphosis comme « une agence d’ingénierie culturelle et artistique ».

Fonctionnant au coup de cœur, c’est chez nous, à Verviers, que le second coup de foudre à lieu et plus précisément dans le hangar du Solvent. Ils en font la découverte grâce à Malik Ben Achour et son assistante qui leur parlent de Jacques Thonnard, un des pensionnés passionnés qui s’occupent des machines.

« Jacques était un guide absolument extraordinaire ! On a rencontré tous ses acolytes, qui s’occupent avec lui des machines, donc des pensionnés, des mécaniciens, et autres. On a d’abord commencé à faire leurs portraits et ensuite on a pu recueillir leurs histoires ».

Pour les photographies des machines, trois à quatre heures de préparation des lumières par photo furent nécessaires pour les mettre en lumière de la meilleure façon qui soit.

« L’idée était de jouer sur les contrastes et montrer qu’il y a autant de beauté et de poésie dans ces machines. Pour nous, c’étaient de véritables bijoux industriels ».

Ainsi sublimées, nos machines verviétoises sont aujourd’hui exposées dans le prestigieux hôtel Sofitel, à Bruxelles.

Au-delà de l’exposition, les bijoux industriels verviétois trouveront aussi place dans un ouvrage pour lequel les deux hommes sont toujours à la recherche de talents voulant contribuer à sa création.

« On veut aller chercher de grands talents internationaux mais aussi prendre des talents locaux qui pourront se servir de cette vitrine comme d’un tremplin ».



Pour découvrir les machines :

L’exposition photographique se tient à l’hôtel Sofitel Brussels Le Louise, au 142, avenue de la Toison d’Or, jusque fin octobre.

La réserve véritable du Solvent est quant à elle visitable sur demande auprès des Musées communaux (tel : 087/33.16.95)

Pour en savoir plus sur Méta-morphosis

La page facebook : Méta-morphosis
Le site internet : http://www.meta-morphosis.org/


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